Comment réussir sa période d’essai en alternance ?

La période d’essai s’applique aussi bien en CDD ou CDI qu’en alternance. Toutefois, il existe quelques différences qu’il faudra appréhender pour pouvoir passer cette étape sereinement. Il s’agit de votre première expérience professionnelle et vous vous sentez perdu ? Pas de panique, nous vous donnons toutes les informations et les conseils nécessaires. Grâce à ces derniers et à l’accompagnement de votre école et de votre tuteur, vous surmonterez cette épreuve avec succès. Et cela pourrait même vous servir pour le reste de votre carrière.

La période d’essai en alternance : tout comprendre !

Avant d’aller plus loin, savez-vous réellement en quoi consiste une période d’essai ? Lorsqu’on débute dans la vie active, ce terme peut très souvent faire peur. Et c’est bien normal. Nous vous expliquons tout, y compris le cas particulier de l’alternance et de l’apprentissage.

Qu’est-ce qu’une période d’essai ?

Reprenons aux bases même. Lorsque vous signez un contrat en alternance, vous êtes assujetti aux mêmes règles et contraintes qu’un salarié lambda. La période d’essai en fait partie.

Elle permet « à l’employeur d’évaluer les compétences du salarié dans son travail, notamment au regard de son expérience, et au salarié d’apprécier si les fonctions occupées lui conviennent » (article L. 1221-20 du code du travail). Pendant toute sa durée, les deux parties peuvent donc rompre à tout moment le contrat (à condition que cela ne soit pas considéré comme abusif de la part de l’employeur). Mais dans le cas de l’alternance, et alors que vous êtes encore en formation, à quoi sert réellement une période d’essai ?

Pourquoi une période d’essai en alternance ?

Certes, vous n’êtes pas encore totalement opérationnel pour le poste. D’ailleurs, si vous êtes là, c’est bien pour apprendre. Néanmoins, un employeur comptera sur vous au même titre qu’un autre de ses collaborateurs. Plus que vos compétences, c’est donc votre professionnalisme ainsi que votre bonne compréhension et prise en main du poste qui seront évalués les premiers mois. Par exemple, si vous êtes abonné aux retards, il y a fort à parier que cela déplaise à votre entreprise. De même, si vous ne parvenez pas à comprendre ce qui est attendu et que vous avez tendance à faire l’inverse, vous risquez de perdre des points.

Vous comprenez donc maintenant l’intérêt de la période d’essai pour l’employeur dans le cadre de l’alternance. Maintenant, de votre côté, il peut être intéressant de la percevoir aussi comme un outil à votre avantage. En effet, vous pourrez profiter de ce temps d’acclimatation pour faire le point sur vos missions actuelles et futures, comprendre le fonctionnement de l’entreprise, voir les qualités personnelles ou soft skills que vous devrez mobiliser. Sachez également que cette étape de votre alternance est encadrée par la loi. Votre employeur devra donc respecter certaines conditions.

Les conditions

Un premier élément important à savoir : la période d’essai n’est pas obligatoire. Votre entreprise peut donc tout à fait choisir de ne pas l’appliquer dans le cas d’un contrat en alternance ou de professionnalisation. Si, au contraire, elle souhaite le faire, elle devra le mentionner dans ce dernier en indiquant sa durée.

En cas de résiliation du contrat, un constat doit être fait par écrit et transmis à la Direccte, ou au service assimilé du lieu d’exécution du contrat. Ici, il faut bien faire la différence avec un licenciement. Ainsi, même si l’initiative vient de l’employeur, l’alternant ne pourra bénéficier d’aucune indemnité financière.

La durée de la période d’essai

La principale différence avec une période d’essai plus « traditionnelle » réside dans la durée. Celle-ci variera également en fonction du type de contrat que vous signerez : contrat d’apprentissage ou de professionnalisation.

Dans le premier cas, la période d’essai sera de 45 jours (consécutifs ou non). Il s’agit là d’une évolution de la loi qui, avant le 18 août 2015, prenait en compte les périodes où l’apprenti était dans son organisme de formation. Vous avez donc désormais davantage de temps pour votre évaluation.

Dans le second cas, là encore, quelques subtilités car vous pouvez être recruté en CDD ou en CDI. Si le CDD est de plus de 6 mois, la période d’essai sera d’un mois. Pour un CDI, elle sera de 2 mois pour les ouvriers et employés, de 3 mois pour les agents de maîtrise et les techniciens et de 4 mois pour les cadres.

L’employeur peut-il la prolonger ?

Malheureusement, oui ! L’employeur peut tout à fait choisir de prolonger la période d’essai. À condition toutefois qu’il ait inscrit cette possibilité dans votre contrat. Il ne pourra donc prendre cette décision, sans vous en avoir précédemment informé lors de votre embauche. Il s’agit, la plupart du temps, d’un renouvellement de cette période, donc équivalente en termes de temps. Là encore, aucune règle, il peut choisir de la reconduire uniquement pour un mois. Rassurez-vous néanmoins, il ne pourra le faire qu’une fois.

S’il le fait, ne vous alarmez pas. Cela ne remet pas forcément en compte vos compétences. Certains employeurs préfèrent systématiquement renouveler les périodes d’essai. Si cette pratique peut être discutable, elle reste une réalité.

Et à l’issue de votre alternance, peut-il y avoir une nouvelle période d’essai ?

Vous avez terminé votre alternance et on vous propose un poste ? Si vous souhaitez poursuivre dans cette même entreprise, c’est une très bonne nouvelle. En revanche, celle-ci a le droit de vous soumettre à une nouvelle période d’essai. Mais, là encore, pas d’inquiétude ! Tout dépendra de bien des paramètres : CDI ou CDD, recrutement suivant l’alternance ou à distance, changement de poste ou non…

Le cas le plus simple (et souvent constaté) : l’entreprise vous recrute en CDI dans les 3 mois suivants votre alternance pour le même poste que vous occupiez jusqu’ici. Vous bénéficiez, dès lors, d’une réduction de votre période d’essai proportionnelle au temps que vous avez passé dans l’entreprise. Si, au contraire, un nouveau poste vous est proposé, c’est la moitié de la durée de votre alternance qui est déduite de votre période d’essai.

Le recrutement en CDI intervient plus de 3 mois après la fin de votre alternance ? Vous êtes considéré, d’un point de vue RH, comme une nouvelle recrue. Votre période d’essai sera donc tout aussi longue que pour cette dernière.

Pour une embauche en CDD, tout dépendra de la durée de votre contrat. Si ce dernier est de moins de 6 mois, la période d’essai sera d’un 1 jour par semaine, sans excéder 2 semaines. Un contrat de plus de 6 mois, vous soumettra à une période d’essai plus longue : 4 semaines maximum.

Tout cela vous paraît bien complexe ? Concentrez-vous sur votre alternance pour passer cette étape avec succès. Une deuxième période d’essai après un recrutement ne serait alors plus qu’une formalité. Vous aurez déjà fait vos preuves.

5 conseils pour survivre à la période d’essai en alternance

Vous êtes stressé à l’idée de ne pas réussir vos premiers pas en alternance ? Voici 5 conseils pour ne plus subir cette période.

Donner le meilleur de soi-même dès le départ

Cela peut paraître évident, mais vous devez, dès votre arrivée, donner le meilleur de vous-même. Faites preuve de sérieux, de motivation, d’envie, d’enthousiasme… Si vous avez décroché cette alternance, c’est bien parce que vous la vouliez. Vous devez donc la voir comme un défi à relever.

Bien sûr cela pourra être stressant, mais vous devez prendre conscience de vos capacités et vous montrez sous votre meilleur jour. Cela signifie également : arriver à l’heure, avoir une tenue vestimentaire adaptée… Vous pouvez consulter notre article 7 erreurs à éviter en alternance pour en savoir plus.

Penser son intégration dans l’équipe

En tant qu’alternant, vous êtes considéré comme un autre salarié. Vous allez donc avoir des collègues. Ces derniers peuvent devenir des alliés… ou l’inverse.

Ainsi, si vous ne tentez pas de sympathiser et de vous intégrer, cela pourrait être très mal perçu. Pour certains postes cela sera même rédhibitoire, en particulier si vous devez travailler en équipe. Nous vous conseillons de vous intéresser à vos collègues et de favoriser les échanges réguliers avec eux. Cela ne vous coûtera rien de dire bonjour le matin, de déjeuner avec les autres collaborateurs ou de faire des pauses café avec eux. Vous y gagnerez même beaucoup plus que vous ne le pensez.

Communiquer le plus possible

C’est sans doute la règle d’or en alternance : la communication. Que ce soit avec votre tuteur ou votre manager, vous devez être en mesure de lui faire remonter vos difficultés, mais aussi vos succès. Vous avez du mal à comprendre le périmètre de vos missions ou à effectuer certaines tâches ? Dites-le !

L’inverse pourrait vous rapidement vous nuire. Vous êtes là pour apprendre. Il est donc normal que vous ne sachiez pas tout. Il est mieux de le reconnaître que de faire des erreurs qui pourraient se retourner contre vous.

Prendre le temps d’observer pour intégrer les codes

La période d’essai en alternance est un très bon moment pour « prendre la température ». Chaque entreprise a ses propres codes : de conduite, vestimentaire, de fonctionnement. On parle ainsi très souvent de culture d’entreprise. Pour favoriser votre intégration, nous vous recommandons de prendre le temps de les analyser pour pouvoir vous adapter. Il ne s’agit, bien sûr, pas de changer votre personnalité ni de vous fondre dans la masse.

Toutefois, se plier à certaines exigences sera indispensable. Une réunion est organisée tous les vendredis à 08h00 précise et est optionnelle ? Même si ce ne sont pas vos horaires habituelles, prenez le temps d’y assister dans les premiers temps. Voyez le nombre de salariés présents, les sujets abordés… C’est certain : vous gagnerez des points, là encore !

Conserver une attitude professionnelle

Vous vous êtes parfaitement intégré dans l’équipe. Au point que vous participez même aux différentes soirées organisées. C’est une très bonne nouvelle. Toutefois, prenez garde. Un pas de travers pourrait bien donner une mauvaise image. Notre recommandation : sachez vous mettre des limites ! Si certains font la fête jusqu’au bout de la nuit, cela les concerne. Vous êtes en période d’essai et en alternance : vous ne pouvez vous permettre de les suivre si vous travaillez le lendemain.

En conclusion : la période d’essai en alternance ne doit être ni négligée ni dramatisée

La période d’essai en alternance n’est pas qu’une formalité. Elle doit s’envisager avec le plus grand sérieux au risque d’aboutir sur un échec qui pourrait vous marquer pour le reste de votre parcours professionnel. Sans aller jusqu’au burn-out (car c’est tout à fait possible en alternance), investissez-vous un maximum ! Mais évitez néanmoins de trop stresser. Si vous suivez à la lettre nos conseils, vous n’avez aucune raison de vous inquiéter. Le stress peut faire faire de nombreuses erreurs. Enfin, si vos débuts se passent mal, sachez qu’il y a toujours des solutions pour rectifier le tir.