Épuisement professionnel, ennui chronique : et si ces termes ne s’appliquaient pas qu’aux actifs ? Le burn out et le bore out n’épargnent, en effet, pas les étudiants, en particulier en alternance. C’est le moment du premier véritable emploi et, avec lui, l’apparition de vraies problématiques liées à la vie professionnelle. Cela sans compter la formation qui peut, à elle seule, être source de défis à relever et, souvent, de stress. Les années précédentes, marquées par la pandémie et les restrictions, ont également mis à rude épreuve le bien-être psychologique des jeunes. De nouveaux modes de travail sont apparus, créant parfois la confusion. Pas de doute, ces deux syndromes peuvent donc désormais les affecter, de la même façon que leurs aînés. Dès lors, comment faire pour s’en protéger ? Voici notre guide de survie pour une alternance réussie, sans épuisement ni ennui.
Burn out et bore out : comprendre ses deux syndromes
Avant même de s’intéresser au cas particulier de l’alternance, il est essentiel de comprendre ces deux syndromes aujourd’hui reconnus comme risques psychosociaux. Alors, de quoi parle-t-on exactement ?
Le burn out ou syndrome d’épuisement professionnel
Difficile aujourd’hui de donner une définition exacte de ce mal qui sévit pourtant depuis déjà plusieurs années un peu partout dans le monde. Les auteurs Maslach Ch. et Leiter M. P. le décrivent de la façon suivante :
L’écartèlement entre ce que les gens sont et ce qu’ils doivent faire. Il représente une érosion des valeurs, de la dignité, de l’esprit et de la volonté – une érosion de l’âme humaine. C’est une souffrance qui se renforce progressivement et continûment, aspirant le sujet dans une spirale descendante dont il est difficile de s’extraire… Qu’arrive-t-il lorsque le burnout vous gagne ? En fait, trois événements surviennent : vous vous sentez chroniquement épuisé ; vous devenez cynique et vous détachez de votre travail ; et vous vous sentez de plus en plus inefficace dans votre job.
Maslach Ch. et Leiter M. P., Burn-out. Le syndrome d’épuisement professionnel, Les Arènes, 2011, 270 p.
C’est en 1970 que le terme « burn out » apparaît pour évoquer l’épuisement au travail des professionnels de l’aide et du soin. Il s’est élargi aujourd’hui à tout type d’activité et fait référence au mal-être ressenti face à des actions émotionnellement exigeantes. Pour la Haute Autorité de Santé (HAS), il s’agit d’un « ensemble syndromique nécessitant un diagnostic« . Pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter le guide d’aide à la prévention publié par le Ministère du Travail. Celui-ci en décrit les symptômes et recense différentes études de qualité menées sur le sujet.
Mais l’épuisement psychologique peut venir de bien autre chose que le surmenage.
Bore out : quand l’ennui prend le pas sur le travail
Saviez-vous que l’ennui chronique pouvait aussi entraîner des dégâts importants dans le monde du travail ? Oui, votre santé psychologique peut également se dégrader face à un manque de missions au quotidien. La démotivation est alors au rendez-vous et avec elle, l’épuisement. Ce phénomène a fait l’objet d’une enquête en 2008 par STEPSTONE sur 11 238 personnes venant de 7 pays européens. Les chiffres étaient alors éloquents puisque 32 % des salariés européens occupaient alors un emploi où ils n’avaient rien à faire (source : Le bore-out-syndrom, Christian Bourion, Stéphane Trébucq).
Il est donc possible de s’ennuyer au travail au point que cela vous occasionne des troubles dans votre quotidien. Mais alors que l’on parle beaucoup des actifs, qu’en est-il des jeunes ?
Burn out et bore out chez les jeunes
Si le sujet des risques psychosociaux a été beaucoup étudié dans le cadre du travail, c’est moins le cas de la population étudiante ou des jeunes actifs. Pourtant, celle-ci est soumise à des exigences de plus en plus importantes et peut, dès ses premiers pas dans le monde professionnel, se retrouver face à un stress important.
Quand premier emploi rime avec burn out ou bore out
Selon un article publié en 2018 par Slate.fr, il n’existe aujourd’hui aucune statistique sur le surmenage des jeunes. Ceci alors même que ces derniers, entre stage, alternance, job d’été et premier emploi, vivent des expériences entièrement nouvelles pour eux. L’épuisement ne les épargne donc pas. En 2014, le cabinet Technologia a mené une enquête sur le sujet. Il apparaissait que, 16 % des 15-29 ans présentent au moins un symptôme d’épuisement professionnel. De leurs côtés, les 18-34 ans sont 64 % à se sentir stressés au travail et 12 % à s’estimer « vidés ou vidées affectivement par leur travail ».
Les témoignages affluent dans cet article sur ces jeunes qui, dès leur premier emploi, vivent des situations complexes. Il faut toutefois savoir que certains peuvent être dépassés bien avant leur vie pro.
L’épuisement étudiant : une réalité
Selon l’Université de Sherbrooke au Canada, l’épuisement étudiant serait une réalité à laquelle il faut désormais s’intéresser :
Souvent associé au monde du travail où la productivité et la performance prennent une place prédominante, l’épuisement est une problématique de plus en plus préoccupante dans la population étudiante. En effet, une proportion considérable d’étudiants rapporte vivre de l’épuisement en lien avec leurs études.
Brochure épuisement professionnel, Service de psychologie et d’orientation de l’Université de Sherbrooke sous la direction de Marilyn Houle, psychologue
Les défis sont, de fait, particulièrement nombreux pour eux. Outre l’exigence de certaines études, ils doivent aussi jongler avec la recherche de stage, leurs dossiers d’admission, les concours, un loyer à payer parfois seul… La liste est loin de s’arrêter ici et démontre à quel point il est facile de sentir dépassé à cette période. Le cas de l’alternance interroge donc tout particulièrement.
Burn out : le cas particulier de l’alternance
Là encore, aucune étude n’a été réalisée jusqu’ici sur les problématiques de burn out ou de bore out en alternance. Pourtant, il est évident que l’on réunit ici les deux composantes citées auparavant comme génératrices de stress : la vie professionnelle couplée, cette fois, à la vie étudiante.
L’alternant est ainsi, au même titre que les autres actifs, susceptible de vivre des situations complexes sur le plan psychologique. Dès lors, comment anticiper ses événements et se protéger ?
6 conseils pour se protéger du burn out et du bore out en alternance
Vous avez choisi de faire une alternance et vous vous posez des questions sur votre capacité à gérer vos études et votre emploi ? Vous avez démarré votre alternance et vous vous sentez dépassés ? Ces conseils vous permettront de trouver des réponses à vos questions et de surmonter les difficultés.
S’organiser dès le début de son alternance
L’alternance requiert une organisation à toute épreuve. Votre planning doit inclure aussi bien vos moments en entreprise que ceux en formation pour éviter les mauvaises surprises. Entre les révisions, les examens, le mémoire et les échéances professionnelles, vous allez être bien occupé.
C’est une aventure formidable qui vous apportera beaucoup à condition de faire preuve d’un minimum de rigueur pour vous-même. Attention donc à ne pas vous surcharger en vous fixant des objectifs trop ambitieux ou peu réalistes. Nous vous conseillons de prévoir des moments de détente et de pause dans votre programme et de vous y tenir. Ces derniers seront salutaires pour vous permettre de souffler et d’avoir l’énergie nécessaire à cette année que vous devez percevoir davantage comme un marathon que comme une course à pied.
Trouver un emploi en alternance en phase avec son projet professionnel
L’ennui ou le surmenage peuvent survenir lorsque votre emploi en alternance n’est pas en phase avec vos objectifs. Nous vous parlions il y a quelques mois de l’importance de l’élaboration du projet professionnel, véritable guide dans votre parcours.
Cette étape est primordiale, car elle vous permet de mieux vous connaître et de savoir réellement ce à quoi vous aspirez. Votre expérience professionnelle doit réellement correspondre à vos attentes pour éviter le burn out ou le bore out.
Choisir un organisme de formation adapté à ses besoins
Si vous n’avez pas encore trouvé votre organisme de formation, il sera essentiel, là aussi, de prendre le temps de le sélectionner. Vous y passerez souvent plus d’un an, ce qui représentera une période non négligeable dans votre existence. Et c’est bien entendu grâce à lui que vous allez apprendre les bases théoriques de votre métier. Posez-vous les bonnes questions.
Envisagez également le choix d’une école à distance. Les avantages sont souvent nombreux :
- Flexibilité ;
- Possibilité d’étudier à son rythme ;
- Suivi personnalisé ;
- Plateforme de progression dédiée ;
- Qualité des formations dispensées par de vrais professionnels ;
- Possibilité de jongler plus facilement entre vie active, personnelle et étudiante.
Reconnaitre les signaux
Vous vous sentez fatigué en permanence aussi bien physiquement que psychologiquement ? Vous éprouvez une démotivation complète pour votre travail ou votre formation ? Ce sont peut-être les premiers signaux du burn out ou du bore out. Parmi les autres symptômes, on retrouve aussi :
- Les troubles du sommeil ;
- Un stress plus conséquent ;
- Une perte de confiance en vous ;
- Des douleurs physiques injustifiées ;
- Un sentiment d’inutilité ou de désespoir.
L’apparition de plusieurs de ces signes doivent rapidement vous alerter et vous faire réagir. Nous vous conseillons d’aller consulter un professionnel de santé pour qu’il puisse réaliser un vrai diagnostic.
Prendre soin de soi pendant son alternance pour éviter le burn out ou le bore out
Ce n’est pas parce que vous avez trouvé l’alternance de vos rêves et que vous souhaitez donner le meilleur de vous-même pour assurer votre réussite, que vous devez vous oublier. Vous devez apprendre à vous ménager. Il est important de programmer des temps de repos, des congés si possible.
Vous devez également apprendre à vous poser des limites ainsi qu’à votre entourage. Les sorties sont importantes mais, si vous tirez sur la corde en rentrant tard tous les soirs, vous épuiserez vos ressources. N’acceptez donc pas toutes les sollicitations. De même, si la charge de travail vous parait trop importante, vous devez être en mesure de l’exprimer. C’est là qu’intervient l’art de la communication.
Communiquer avec son tuteur
Votre tuteur ou maître d’apprentissage est là pour vous accompagner tout au long de votre formation et de votre évolution dans l’entreprise. Il est important d’échanger avec lui en toute transparence sur les difficultés que vous rencontrez. En entretenant de bonnes relations avec ce dernier, vous vous ferez un allié capable de vous aider à tout moment.
Si vous ne parvenez pas à discuter avec lui, tournez-vous vers d’autres collègues mais, quoi qu’il arrive, ne restez pas seul. En alternance, vous êtes un salarié comme un autre, mais vous êtes toujours en train d’apprendre. Vous avez donc besoin d’être épaulé.
Conclusion : le burn out et le bore out en alternance, une réalité qui peut être évitée
Entre expérience professionnelle et formation théorique, l’alternance offre de nombreux avantages pour un étudiant. Toutefois, comme dans toute expérience de la vie, l’épuisement peut survenir. Il vous appartient d’anticiper au mieux les choses en évoluant dans les conditions les plus optimales possibles. Malgré ces précautions, vous pourrez faire face à des événements plus ou moins complexes qui nécessiteront une bonne connaissance de vous-même. En restant à l’affût des premiers signaux, il sera toujours possible de trouver des solutions pour éviter que la situation ne s’enlise. Pensez également à la formation en e-learning, un choix judicieux à bien des niveaux. N’hésitez pas à nous contacter pour en discuter.
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