Vous cherchez un métier qui a du sens ? Alors pensez à celui de Chief Happiness Officer (CHO). Aussi appelé Chief Happiness Manager, cette fonction RH a mis du temps à percer en France. Mais elle a enfin gagné ses lettres de noblesse grâce à la crise sanitaire ! Si bien que de plus en plus d’entreprises recherchent désormais un CHO pour (ré)engager et fidéliser leurs équipes… Intéressé(e) ? Missions, compétences, salaires, formations : on vous explique l’essentiel à savoir sur ce « Responsable du Bonheur au Travail » !
Quel est le rôle du Chief Happiness Officer dans l’entreprise ?
Le métier de Chief Happiness Officer est né il y a une quinzaine d’années aux États-Unis, au sein de Google. Son rôle ? Mettre tout en œuvre pour que les salariés soient véritablement heureux de travailler pour leur entreprise : il est ainsi le premier garant de la Qualité de Vie au Travail (QVT).
Un rôle essentiel car, comme l’ont déjà démontré de nombreuses études, des salariés plus heureux sont également des salariés plus performants et plus fidèles envers leur entreprise ! Parmi elles, citons notamment l’étude conjointe de l’Université Harvard et du MIT (Massachusetts Institute of Technology), qui indique qu’un salarié heureux est :
- 31% plus productif ;
- 9 fois plus loyal ;
- 6 fois moins absent, etc.
Sans oublier les gains substantiels réalisés par les entreprises ! En effet, les efforts consacrés à la fidélisation des talents reviennent généralement moins cher que le recrutement de nouveaux salariés…
Un point que certaines entreprises françaises ont d’ailleurs très rapidement compris, à en croire le témoignage d’une Chief Happiness Manager dans Marie Claire :
L’un de mes patrons avait tendance à dire que cela coûtait plus cher de laisser partir quelqu’un que de tout faire pour qu’il reste. Recruter une nouvelle personne, la former, etc : cela a un coût. On veut que les bons éléments restent chez nous.
Sophie Lepert, CHO et auteure du livre « Heureuse dans mon job pour les Nuls », dans une interview pour Marie Claire
Pourtant, l’importance du CHO n’a pas été immédiatement reconnue par tout le monde. Ce métier a même fait l’objet d’une vive controverse en France pendant plusieurs années : il aura fallu attendre la pandémie pour qu’il prenne véritablement son envol !
Pourquoi ce métier a-t-il eu du mal à percer dans l’Hexagone ?
Lorsque cette profession est apparue en France, le concept de bonheur au travail était vraiment (trop ?) novateur. Si certaines entreprises ont tout de suite compris que cela représentait une excellente manière de prendre l’avantage sur leurs concurrents, d’autres estimaient au contraire que ce n’était pas à elles de rendre leurs salariés heureux et refusaient de « céder à cet effet de mode venu des USA ». Sans parler de celles qui ont entaché – sans le vouloir- la réputation de ce tout nouveau métier :
- en sous-estimant l’importance et la complexité de la tâche. Au point de la confier à des stagiaires, relégués alors au rang de « simples animateurs » ;
- ou au contraire en surestimant le pouvoir des CHO ! Certes, celui-ci joue un rôle essentiel mais le bien-être des salariés ne repose pas uniquement sur ses épaules : tous les membres de l’entreprise doivent tendre vers le même objectif. Les dirigeants doivent ainsi veiller à ce que les managers traitent leurs équipes avec respect et bienveillance par exemple : un Chief Happiness Manager ne pourra pas faire de miracle dans une entreprise où le harcèlement est toléré…
Comment la crise sanitaire a-t-elle boosté le métier de CHO ?
Fort heureusement pour les CHO français, la situation a bien évolué depuis les débuts de la crise sanitaire ! Pourquoi ? Principalement parce que :
- la plupart des CHO ont prouvé leur efficacité en relevant brillamment les nouveaux défis posés par la pandémie. Gestion de l’équipement nécessaire au télétravail, mise en place d’évènements en ligne pour rompre la sensation d’isolement, gestion du stress, détection des signes de burn-out : ils étaient sur tous les fronts pour aider leurs collaborateurs à mieux traverser l’épreuve du confinement ;
- de nombreux salariés ont « profité » des périodes de confinement pour revoir leurs priorités. En quête de sens et de bien-être, beaucoup d’entre eux sont désormais prêts à changer d’entreprise pour obtenir de meilleures conditions de travail. Quitte même à gagner moins d’argent ! Dans un tel contexte, les entreprises n’ont d’autres choix que de replacer le bien-être de leurs salariés au centre de leur stratégie pour les fidéliser et recruter plus facilement de nouveaux talents.
D’où la popularité grandissante des Chief Happiness Officers en France !
Concrètement, quelles sont les missions du Chief Happiness Manager ?
La routine vous ennuie ? Vous rêvez de remplir des missions différentes chaque jour ? Dans ce cas le métier de CHO devrait vous intéresser, car il est vraiment très polyvalent ! En effet, il est généralement appelé à :
- évaluer régulièrement le bien-être et le taux d’engagement des salariés, via des entretiens ou des sondages par exemple. Ou encore via des applications RH spécifiques comme l’application Zest ;
- déterminer les grands axes d’amélioration pour optimiser la qualité de vie au travail ;
- contribuer à instaurer une culture d’entreprise positive ;
- participer à l’onboarding des nouveaux collaborateurs. A comprendre : leur période d’intégration dans l’entreprise ;
- faire office d’intermédiaire entre les instances dirigeantes et les salariés ;
- contribuer activement aux modifications et adaptations des organisations de travail. Au CHO de s’assurer que les salariés ont tout l’équipement nécessaire pour télétravailler dans de bonnes conditions par exemple ;
- participer à l’aménagement des locaux et des postes de travail pour veiller sur le bien-être et la santé des salariés. Cela va de l’adoption de plantes vertes pour égayer la décoration à la mise en place de postes de travail debout pour lutter contre la sédentarité et le mal de dos ;
- organiser des évènements de team building en présentiel ou à distance (ex. : escape game, cours de sport en visio) ;
- mettre en place divers services pour aider les salariés à trouver un meilleur équilibre entre leur vie professionnelle et personnelle (ex. : crèche d’entreprise) ;
- communiquer en externe pour optimiser la marque employeur de l’entreprise ;
- proposer des séances de coaching ou des ateliers favorisant le bien-être des salariés. Comme un coaching en gestion du stress par exemple !
Et nous vous avons présenté que les missions les plus courantes : il y a vraiment de nombreuses pistes à explorer pour rendre les salariés plus heureux !
Quelles sont les compétences nécessaires pour exercer ce métier ?
Reporting, gestion de budget, management, techniques de communication, organisation d’événements, gestion des risques psychosociaux (ex. : prévention et détection du burn out), Code du travail… À la frontière des Ressources Humaines, de l’évènementiel, de la communication et du management, le CHO se doit de maîtriser une vaste palette de compétences techniques.
Retenez également que les soft skills (« compétences douces ») comptent beaucoup pour obtenir ce poste ! Parmi les plus recherchées, citons surtout :
- la créativité. C’était déjà vrai dans le passé, ça l’est encore plus à présent que de nombreuses marques s’appuient sur la Qualité de Vie au Travail pour optimiser leur marque employeur. Charge au CHO de trouver des idées originales pour que l’entreprise se distingue de ses concurrents ;
- l’empathie, indispensable pour bien comprendre ce qu’éprouve chaque collaborateur ;
- un excellent sens de l’écoute et de la communication ;
- le leadership, pour fédérer tous les membres de l’entreprise autour de ses projets ;
- de vrais talents de médiateur pour apaiser les conflits ;
- l’adaptabilité, pour trouver rapidement des solutions aux nouveaux problèmes rencontrés. Le CHO de MV group, par exemple, a ainsi proposé des ateliers de cuisine pour les enfants des salariés durant les périodes de confinement. Histoire de permettre aux parents de « souffler un peu » ! Autant dire que cette initiative a été très appréciée par beaucoup d’entre eux…
Où travaille le Chief Happiness Officer en France ?
À l’origine les CHO étaient surtout recherchés par les entreprises les plus tournées vers l’innovation. Ils travaillaient donc essentiellement dans des start-ups, des entreprises de haute technologie… Ou des grands groupes (tous secteurs d’activités confondus), toujours prêts à surfer sur les dernières tendances pour prendre l’avantage sur leurs concurrents ! Mais à présent, des entreprises de toutes tailles et tous horizons peuvent proposer ce type d’emploi : le CHO travaille alors habituellement sous les ordres du Directeur ou Responsable RH.
A noter également que certains Chief Happiness Officers exercent en freelance, pour le compte de plusieurs entreprise. Mais mieux vaut avoir un minimum d’expérience – et un bon sens de l’organisation – pour choisir cette voie !
Les autres appellations à connaître pour votre recherche d’emploi
Si vous pouvez trouver des offres d’emploi de Chief Happiness Manager ou de Chief Happiness Officer, sachez que beaucoup d’entreprises préfèrent employer des désignations françaises. Recherchez donc également les annonces d’emploi de :
- Responsable bien-être ;
- Responsable de la qualité de vie au travail ;
- Directeur/trice de la qualité de vie au travail ;
- ou encore Responsable de l’expérience salarié.
Bon à savoir également : sous l’effet de la crise sanitaire, Facebook s’est mis en quête d’un « Director of Remote Work » dès la fin de l’année 2020. Depuis, l’idée a fait du chemin : on utilise aussi de plus en plus souvent l’expression « Chief Remote Officer » pour désigner ce nouveau métier ! Ses missions ? Veiller sur le bien-être des télétravailleurs, s’assurer qu’ils ont tous les équipements nécessaires, accompagner les managers pour bien gérer leurs équipes à distance, etc. Bref : on assiste à la naissance d’un CHO spécialisé dans le télétravail !
Quel est le salaire d’un Chief Happiness Officer ?
Le salaire d’un CHO peut varier selon la région, son expérience et la taille de son entreprise. Mais en moyenne, on peut dire qu’un Chief Happiness Officer :
- Junior gagne entre 29 000 et 39 000 € par an ;
- Confirmé (5 à 9 ans d’expérience) gagne plutôt entre 40 000 et 65 000 € par an ;
- Senior (10 ans d’expérience et plus) gagne environ 66 000 à 97 000 par an. Son salaire annuel atteint même parfois 100 000 € !
Quelles sont les évolutions de carrière possibles ?
Compte tenu de sa polyvalence, le Chief Happiness Manager présente plusieurs possibilités d’évolution professionnelle, notamment dans :
- le domaine RH (ex. : Directeur/trice des Ressources Humaines) ;
- et celui de la communication (ex. : chargé(e) de communication interne, Directeur/trice de la communication).
Autre option envisageable : devenir indépendant(e) en optant pour une carrière de coach ou de CHO freelance !
Comment devenir Chief Happiness Officer en 2021 ?
Quel type de formation suivre ?
Si certaines entreprises acceptent encore des profils Bac+2 à Bac+3, la tendance est clairement à l’embauche de profils Bac+5, de préférence dans le domaine des Ressources Humaines. Vous pouvez ainsi envisager un Mastère Recrutement et RH pour exercer ce métier par exemple !
Enfin, même si les formations RH sont privilégiées par un grand nombre de recruteurs, retenez que le poste de CHO reste également accessible via une formation de niveau Bac+3 (ex. : License pro) à Bac+5 (ex. : Master) dans le domaine de la communication.
Pensez à l’alternance pour vous former en 2021
Le saviez-vous ? L’alternance a le vent en poupe cette année ! D’ailleurs, c’était également le cas l’an dernier, au plus fort de la crise sanitaire… Surprenant ? Pas vraiment ! Sachez en effet que le gouvernement accorde des aides exceptionnelles aux entreprises pour l’embauche de chaque alternant mineur (5000 €) ou majeur (8000 €) jusqu’au 30 juin 2022.
Si bien que les contrats d’apprentissage et de professionnalisation n’ont jamais été aussi nombreux : pourquoi ne pas en profiter pour vous former ? Il serait dommage de passer à côté de cette opportunité quand on sait que l’alternance vous permet :
- de vous former gratuitement. Les frais sont en effet pris en charge par l’OPCO (Opérateur de Compétences) de votre entreprise ;
- de toucher un salaire et plus largement de bénéficier de tous les avantages des autres salariés (ex. : congés payés) ;
- d’accumuler de l’expérience professionnelle tout en vous formant… Ce qui constitue un atout de poids sur un CV par rapport à un « étudiant classique ». Si bien que la probabilité d’obtenir sa première embauche en CDI est nettement plus élevée pour les alternants !
Autre bon point : vous pouvez débuter votre alternance à n’importe quel moment de l’année, en optant pour une école à distance !
Si cette option vous intéresse, vous trouverez une sélection de formations RH en alternance adaptées aux fonctions de Chief Happiness Officer sur notre fiche métier.
N’hésitez pas non plus à demander directement conseil à notre équipe si besoin !
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