Environnement de travail toxique en alternance : comment le détecter et quelles sont les solutions ?

Voilà quelque temps déjà, vous avez entamé une formation en alternance. Jusque-là tout va bien, la formation théorique vous convient, et vous vous préparez à l’examen. Pourtant, en entreprise, vous ne vous sentez pas forcément à votre aise et la situation vous convient de moins en moins. Peut-être êtes-vous dans un environnement de travail toxique ? Bien qu’il ne faille pas tirer de conclusion hâtive, il s’agit d’un véritable problème. Et les alternants risquent tout autant d’y être confrontés qu’un autre salarié. Mais alors, comment reconnaître un environnement de travail toxique ? Quelles sont les solutions lorsqu’on y est confronté ? 

Qu’est-ce qu’un environnement de travail toxique et comment le reconnaître ? 

Un environnement de travail toxique n’est pas facilement définissable, dès lors qu’il s’installe dans la durée. En effet, cela va bien au-delà d’une période de coup de mou ou d’une dispute entre collègues. Et l’environnement de travail toxique se fait bien souvent sentir avec le temps, avec des effets néfastes qui vont crescendo. 

Un phénomène qui s’installe dans la durée

Il arrive à tout le monde de ressentir un coup de mou ou un certain malaise au travail. Tant que cela reste passager, aucune raison de s’inquiéter ! Pourtant, il se peut que ce sentiment s’installe dans la durée et le mal-être devient alors plus profond. Dès lors, il se peut que l’environnement de travail dans lequel vous évoluez puisse être qualifié de toxique. 

C’est le cas dans une culture d’entreprise qui favorise le comportement toxique des collaborateurs. Elle les éloigne en les mettant en compétition. Et implique le mal-être des salariés en impactant la motivation et la performance. Si vous allez travailler tous les jours avec la boule au ventre et que vous êtes dans l’incapacité de trouver quelqu’un à qui vous confier à ce propos, il est peut-être temps de tirer la sonnette d’alarme ! 

Source : Capterra, Le modèle d’organisation joue-t-il sur une ambiance de travail toxique ? 

Malheureusement, du fait même qu’il s’installe dans la durée, il n’est pas facilement reconnaissable. En effet, l’environnement de travail toxique est souvent insidieux, et crée au fur et à mesure du stress et de l’anxiété chez le salarié. Ce qui finit par impacter sa confiance en soi,  sa vie personnelle, et peut même conduire au burnout. 

Si l’environnement de travail toxique est difficilement identifiable, il existe des outils pour mesurer votre niveau de confiance en vous au travail. C’est une première étape pour analyser au mieux l’environnement dans lequel vous évoluez professionnellement.   

Pour détecter un environnement de travail toxique, il faut donc en connaître les signes. Voici quelques indices qui vous permettront de savoir si, effectivement, vous évoluez dans un environnement de travail toxique. 

Une différence persistante entre les dires et les actions

Si dans une organisation il y a un écart entre les valeurs affichées et les actions qui sont mises en œuvre, il est très difficile d’évoluer en confiance. Quand nous entendons un discours mais que nous sommes confrontés à une réalité différente, il se crée ce que l’on appelle une “dissonance cognitive”. Comme son nom l’indique, elle implique un décalage entre les pensées d’un individu, ses pensées et/ou ses attitudes.  Dès lors, trouver du sens dans ce genre de situation est très énergivore et confuse pour le salarié ou l’apprenti. 

Une hiérarchisation dans la communication 

Lorsqu’on évolue dans un environnement de travail sain, chacun doit être en mesure d’échanger avec sa hiérarchie directe. Mais aussi de façon transverse avec les différents services et interlocuteurs présents dans l’organisation. En effet, pour qu’une organisation soit viable pour tous ses acteurs, ils doivent se sentir libres de communiquer entre eux. Ce qui aura pour effet de renforcer les liens interpersonnels. 

A contrario, une entreprise où la communication est hiérarchisée, voire contrôlée, s’apparente à un environnement de travail toxique où chacun est contraint et l’innovation est de ce fait limitée. 

Un focus sur les erreurs plus que sur les réussites

Pour qu’une entreprise fonctionne sainement, elle doit rester objective sur l’accomplissement des collaborateurs. Les accomplissements et les échecs sont ainsi discutés au même titre. Ainsi, une organisation qui ne se focalise que sur les erreurs de l’équipe, et qui ne pense jamais à valoriser ses réussites crée un environnement de travail toxique pour les salariés comme pour les apprentis. En effet, cela conduit au désengagement et à la démotivation de ces derniers qui ne se sentent pas valorisés. 

Un management défaillant

Vous n’êtes pas sans savoir que le management et les RH d’une entreprise sont l’élément clé dans le bien-être au travail des collaborateurs. En effet, elles ont en charge l’accompagnement des salariés comme des apprentis. Et ce, dès la prise de poste, puis lors des phases de transition. Elle se charge aussi de l’instauration de points réguliers pour évaluer la progression de chacun. Et ce rôle est primordial.

Sans cela, les membres de l’équipe peuvent légitimement se sentir délaissés, au point de perdre pied et de se désengager des projets qui lui incombent. 

Attention cependant, un management ultra-présent, peut être tout aussi néfaste pour l’environnement de travail. C’est le cas, par exemple, du micro-management aka le syndrome du “petit chef”. Il s’agit d’un management trop personnel, qui donne des directives au cas par cas. Il est présent sur la moindre étape d’un projet, sans laisser aucune autonomie ni liberté créatrice aux différents acteurs. Les salariés, autant que les apprentis, sont alors réduits à de simples exécutants. Ce qui a des effets sur leur bien-être et leur productivité. 

un présentéisme à toute épreuve

Autre signe précurseur d’un environnement de travail toxique : le présentéisme. En effet, il ne s’agit pas toujours d’une légende lorsqu’on vous demande si vous avez pris votre après-midi alors que vous quittez le bureau à 17 heures. Bien sûr, si vous n’avez pas accompli les tâches que vous vous étiez fixées, vous ne devriez pas partir de bonne heure. En revanche, rester le plus longtemps possible au bureau, juste pour montrer que vous êtes là s’apparente à du présentéisme. En plus d’être fatiguant, cela est foncièrement inutile. 

Cette tendance au présentéisme est décuplée avec le développement du télétravail dû à la crise sanitaire. En effet, les nouveaux outils de travail à distance demandent parfois une disponibilité à outrance. Si cette disponibilité des collaborateurs est plus valorisée que les résultats en eux-mêmes, il se peut que vous vous trouviez dans un environnement de travail toxique. 

Le harcèlement est monnaie courante

Le harcèlement peut être plus ou moins subtil. Qu’il s’agisse de bouc-émissaire, ou de micro-discrimination (sur le sexe, le genre, la religion, etc.), sachez qu’il s’agit de comportements intolérables. Même si cela est fait sur le ton de l’humour, il faut tirer la sonnette d’alarme ! Que vous en soyez la cible, ou un de vos collègues, cela est censé vous alerter sur la toxicité de votre environnement de travail. Alors n’attendez pas pour réagir ! 

Vous l’aurez compris, les signes d’un environnement de travail toxique sont divers. Indépendamment les uns des autres, cela peut être très handicapant, mais ils ne sont pas nécessairement synonymes d’environnement de travail toxique. Pourtant, mis bout à bout et sur la durée, ils peuvent créer un mal-être tel qu’on a le sentiment de bel et bien évoluer dans un environnement de travail toxique. En alternance, ce sentiment peut être particulièrement dur à vivre. D’autant plus quand on est en pleine découverte du monde professionnel. Alors, comment réagir lorsque vous y êtes confronté ? 

Quelles solutions dans un environnement de travail toxique ? 

Le problème même d’un environnement de travail toxique est qu’il s’installe sur la durée. Ce qui peut être épuisant à vivre pour les collaborateurs qui y sont confrontés. Dès lors, vous devez agir rapidement et penser prendre soin de vous en premier lieu. 

Soignez vous émotionnellement et physiquement

En effet, pour pouvoir être en mesure d’agir et d’encaisser les comportements toxiques de vos collègues ou de vos supérieurs, vous devez être en bonne forme physique et surtout mentalement. Utilisez sainement votre temps en dehors du bureau : dormez suffisamment, mangez équilibré, faites des activités physiques et intellectuelles qui vous font du bien ! 

Dès lors, vous aurez beaucoup de moins de difficulté à affronter des journées difficiles. Aussi, en valorisant votre temps en dehors de l’entreprise, vous vous rappellerez que l’essentiel de votre vie ne se résume pas au travail. 

Privilégiez une communication franche et directe

Si vous êtes confrontés à des difficultés dans votre entreprise d’accueil, et que vous vous sentez dans un environnement de travail toxique, la première chose à faire est d’en parler. Tout d’abord avec la ou les personnes concernées. Si, malgré tout, vous ne vous sentez pas écoutés, vous pouvez vous tourner vers votre supérieur, ou les RH, par exemple. 

Aussi, vous pouvez vous appuyer sur le tuteur en entreprise. Si il y en a un dans votre entreprise, c’est LA personne de référence vers qui vous tourner. En effet, son rôle est d’accompagner la montée en compétence des alternances, mais aussi de veiller à son intégration. Il suit donc le bon déroulement de son contrat de A à Z. Vous pouvez ainsi compter sur lui et aborder de nombreux sujets dès lors que vous rencontrez une difficulté.

Envisagez de changer d’entreprise

Si, après avoir mis les deux actions précédentes en place, vous ne sentez toujours aucune évolution positive, il faut peut-être envisager de changer d’entreprise d’accueil. Bien que cette décision ne soit pas facile à prendre, sachez qu’il est tout à fait possible de changer d’entreprise pendant votre alternance. Pour cela, ne tardez pas à commencer vos recherches. À l’instar d’un jeune cherchant son premier poste à l’issue de l’alternance, vous pouvez tout à fait entreprendre vos recherches même en étant encore à votre poste actuel 😉 

Source : ImprovYourself, Comment survivre dans un environnement de travail toxique en 5 étapes ? 

Vous l’aurez compris, un environnement de travail toxique n’est pas facilement identifiable. Mais il est conseillé d’agir vite avant que cela ne pèse trop sur votre bien-être ainsi. N’hésitez pas à rapidement analyser les problèmes auxquels vous êtes confrontés pour savoir si vous évoluez ou non dans un environnement de travail toxique. Quoiqu’il en soit, à partir du moment où vous vous posez la question, c’est que quelque chose ne convient pas ! Alors prenez soin de vous, et communiquez avec les personnes ressources que vous pouvez avoir. Si rien ne change, il faudra peut-être envisager de changer d’entreprise pour votre alternance… Mais n’est-ce pas pour mieux rebondir ?