Du 26 juin au 1er juillet 2020, une vaste étude de terrain a été menée par l’institut de sondage YouGov pour ISCOD. Cette enquête, réalisée auprès de 502 recruteurs (ressources humaines, dirigeants d’entreprise et décisionnaires), questionne la perception et la pratique des entreprises en matière d’apprentissage. Au cœur de l’actualité avec les déclarations de notre Président Emmanuel Macron en faveur de la formation des jeunes, ce sondage offre aussi un regard sur l’alternance à l’heure du Covid-19. Les résultats sont encourageants sur de nombreux points, et l’alternance semble avoir le vent en poupe ! Alors, prêts à envisager une vraie formation professionnalisante ?
L’alternance : Oui ! Mais pourquoi et pour qui ?
Vous êtes jeune, vous êtes motivé.e, vous voulez avoir la certitude de suivre une formation qui vous ouvrira les portes d’un vrai métier ? Bonne nouvelle, les entreprises sont en demande de jeunes recrues formées par leurs soins ! Et, la formation en alternance serait LA solution pour y parvenir 🙂
l’alternance privilégiée par les recruteurs pour former les jeunes générations
A l’occasion du sondage évoqué au début de cet article, il a été demandé aux recruteurs quelle était leur perception de l’alternance. Leurs réponses ont ensuite été retranscrites dans une liste (graphique plus bas dans cet article) qui donne un bon aperçu de la façon dont ils perçoivent cette pratique, et les réponses sont satisfaisantes !
A cette question, 59% des RH et des décisionnaires ont répondu qu’il s’agissait d’une bonne manière de contribuer à la formation et à l’apprentissage des jeunes générations. En effet, si les formations diplômantes sont nombreuses, il s’agit ensuite pour les jeunes diplômés de mettre en application leurs compétences dans la réalité du travail. Et, c’est là que la tâche se complique…
Sans remettre en cause l’efficacité des formations dites “classiques”, le manque de pratique (stages, etc.) éloigne les étudiants de la réalité de la vie en entreprise, et des tâches concrètes du quotidien professionnel. L’alternance est alors vue comme une façon pour les jeunes générations de se mettre dans le bain, d’apprendre les rouages et le fonctionnement d’une entreprise, tout en continuant leur formation théorique.
L’alternance, un levier prisé par les entreprises dans leur processus de recrutement
Si les recruteurs voient d’un bon oeil la formation en alternance et l’apprentissage de qualité qu’elle offre aux jeunes générations, c’est qu’ils voient en elles les futurs membres de leur équipe ! En effet, malgré les lourdes démarches administratives (que les recruteurs placent en bas de la liste), l’alternance est vue par les RH et les décisionnaires comme une bonne façon de recruter en limitant les coûts (en 2ème position sur la liste).
Plus qu’une simple réduction des coûts relatifs à l’embauche (aides financières, exonérations de charges patronales et sociales), l’alternance est belle et bien considérée comme un levier de pré-recrutement (3ème position), voire même comme une alternative de choix au recrutement d’un salarié en CDD ou en CDI (4ème position).
Se former en alternance permettrait donc aux jeunes, en parallèle de leur apprentissage théorique, de mettre un pied dans l’entreprise qui pourrait être celle dans laquelle ils évolueront une fois diplômés. Et les chiffres de notre enquête sont très parlant à ce propos : parmi les recruteurs ayant engagé des alternants au cours des 3 dernières années, 81% déclarent avoir embauché un alternant en CDD ou en CDI à la fin de son contrat !
Un engouement à relativiser en fonction du niveau de diplôme et de la taille de l’entreprise recrutante
Les recruteurs sont globalement ouverts à l’idée de l’alternance, mais attention à ne pas généraliser ! Ce type de formation ne convient pas forcément à tous les niveaux de diplôme et toutes les entreprises n’ont pas toujours les moyens de se lancer dans l’aventure à vos côtés.
Les diplômes universitaires ou techniques : plus propices à l’alternance
Au cours de notre enquête, nous avons demandé aux RH et dirigeants de diverses entreprises à quel(s) niveau(x) de diplôme(s) ils envisageaient de recruter de futurs alternants. Sur cette question, 2 grandes catégories de diplômes émergent très clairement :
- Les diplômes du premier cycle universitaire ou technique (Bac +2, BTS, DEUG, Licence) à 49%
- Les diplômes du second ou troisième cycle universitaire (Master, Grandes écoles, Doctorat) à 37%
Plus en marge, on peut trouver le Baccalauréat, le brevet professionnel ou équivalent (29%) et les diplômes de l’enseignement technique court (CAP, BEP ou équivalent) avec 28% des réponses.
Ce classement n’est pas vraiment surprenant. On peut facilement imaginer que les entreprises privilégient les formations qui ne sont pas, à l’origine, professionnalisantes, et qui leur permettraient ainsi d’accompagner les étudiants pour qu’ils obtiennent les compétences recherchées par les recruteurs.
Les PME et grandes entreprises : plus enclines à avoir recours à l’alternance
Les RH et décisionnaires interrogés ont également été questionnés sur leurs pratiques effectives en matière d’alternance, et ce type de formation a l’air bien intégré dans les structures françaises. En effet, 45% des décisionnaires déclarent avoir recruté des alternants au cours des 3 dernières années.
Si l’alternance concerne près de la moitié des entreprises françaises, il faut nuancer notre propos car il existe des disparités : en fonction des régions par exemple, avec la région parisienne en tête de liste (56%).
La taille de l’entreprise peut également être un facteur d’interprétation des chiffres. Et bien là que les écarts sont les plus significatifs. Là où 64% des grandes entreprises (GE – plus de 5000 salariés) et des entreprises de taille intermédiaire (ETI – moins de 5000 salariés), et 56% des petites et moyennes entreprises (PME – de 50 à 250 salariés) déclarent avoir recruté un alternant au cours des 3 dernières années, seul 21% des très petites entreprises (TPE – moins de 10 salariés) sont concernées).
Cet écart est expliqué par notre étude notamment par le coût que peut représenter un alternant pour une petite structure, mais aussi par le manque de poste adéquat à ce type de formation. En revanche, on ne remarque pas d’incidence relative au contenu de la formation ou à son rythme sur ce point. Les très petites entreprises seraient donc structurellement moins adaptées à l’accueil d’un alternant.
L’effet limité de la crise sur le recrutement en alternance laisse présager le meilleur pour les étudiants comme pour les recruteurs
Depuis la crise sanitaire que nous traversons, et qui débouche sur une crise économique, il est normal de se poser des questions sur l’avenir de la formation en alternance. Si de nombreux secteurs ont fortement été impactés par la crise, l’alternance semble déroger à la règle et toujours prospérer !
Près de la moitié des sondés estiment que la crise du Covid-19 n’a pas eu d’impact sur leurs recrutements en alternance
La crise actuelle est source d’inquiétudes pour de nombreuses entreprises et salariés. Il en va de même pour les jeunes diplômés ou les apprentis à la recherche de leur premier emploi. Pourtant, 44% des RH et dirigeants interrogés dans le cadre de la très récente enquête estiment que la crise du Covid-19 n’a pas eu d’impact quant au recrutement d’alternants.
Toutefois, on doit relativiser ce chiffre, notamment auprès des entreprises étant déjà familières avec ce type de contrats. Les réponses sont assez partagées sur le recrutement d’alternants à l’heure Covid-19 :
- 25% d’entre elles ne perçoivent aucun effet de la crise sur l’embauche des alternants
- 32% se sont vues recruter davantage d’alternants
- 27% ont diminué ce genre d’embauches
Si ces dernières paraissent mitigées, c’est aussi que nous sommes dans une crise qui laisse l’avenir de certaines entreprises incertain, avec des structures plus ou moins fragilisées par la crise que nous traversons.
Des recrutements à venir porteurs d’espoir
Malgré des résultats en dents de scie sur l’impact de la crise actuelle et la possibilité d’avoir recours à plus d’alternants dans le futur, les réponses aux autres questions sont très prometteuses.
La satisfaction des entreprises ayant recruté un alternant ces dernières années n’est plus à démontrer, comme le prouve le très haut taux d’embauche en CDI ou CDD à la sortie d’un contrat d’alternance (81%) !
Au-delà de l’embauche, d’autres signes sont positifs pour l’avenir. C’est le cas de la volonté croissante des recruteurs d’avoir recours à ce type de contrats. Encore une fois, avec 67% des personnes interrogées, c’est une large majorité d’entre-elles qui envisagent de recruter des alternants au cours des 6 prochains mois. L’une des raisons que les RH et décideurs mettent en avant pour expliquer ce choix : le bon déroulement des expériences passées 🙂 Alors, pourquoi pas vous ?
Des dispositifs relativement bien connus des recruteurs
Avez-vous déjà entendu parler des nouvelles mesures gouvernementales du plan de relance pour l’apprentissage et notamment de l’aide financière accordée à l’embauche d’apprentis ? Les recruteurs oui, et c’est une bonne nouvelle !
En effet, ce plan de relance connu par près de la moitié des sondés (et même par 73% des recruteurs prévoyant d’embaucher un alternant) est très avantageux pour les entreprises. Il permettrait aux TPE et PME de bénéficier d’une aide financière de 5000 euros pour les apprentis mineurs et 8000 euros pour les apprentis majeurs. De quoi convaincre même les entreprises qui ne pouvaient auparavant pas se le permettre !
Du point de vue administratif, le plan de relance pour l’apprentissage allège également les apprentis entrant en formation entre le 1er août et le 31 décembre 2020 qui disposent désormais d’un délai de 6 mois pour trouver une entreprise et signer leur contrat d’apprentissage (contre 3 mois auparavant).
Notre enquête montre donc bien que l’alternance a de beaux jours devant elle ! Pour la retrouver en intégralité, n’hésitez pas à la télécharger ici 🙂
Le fait est que Même si le Covid-19 a affaibli certaines entreprises, elles sont toujours demandeuses d’apprentis. Si elles peuvent encore hésiter à sauter le pas, à cause de leur taille et de leur structure notamment, les nouvelles mesures gouvernementales du plan de relance pour l’apprentissage pourrait les décider.
Vous envisagez de vous formez en alternance à un métier d’avenir ? L’ISCOD est pionnière en France dans les méthodes d’apprentissage en ligne et peut vous accompagner dans votre projet d’étude avec des diplômes reconnus par l’Etat allant du niveau BAC à BAC +5. N’hésitez pas à nous contacter pour vous lancer !
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