Les contrats d’alternance sont régulièrement présentés comme la « voie royale » vers le CDI en France. Une réputation amplement méritée, à en croire les statistiques de ces dernières années ! Pour mieux cerner ce phénomène, le Céreq (Centre d’études et de recherches sur les qualifications) a mené une nouvelle étude comparant les chances des étudiants « classiques » et des apprentis d’obtenir leur premier emploi en CDI. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que l’avantage revient clairement aux apprentis ! Intéressé(e) ? Nous vous présentons les grands enseignements de cette étude ainsi que les principales raisons qui poussent les entreprises à recruter les alternants en CDI.
Quel est le principe de l’alternance ?
Pour bien commencer, rappelons que l’alternance consiste à alterner des phases de formation théorique et des phases de travail en entreprise. Elle peut être formalisée par un :
- contrat d’apprentissage, qui permet d’obtenir un diplôme d’État (ex. : BTS, License) ou un titre professionnel inscrit au RNCP (Répertoire National des Certifications Professionnelles). En pratique, il s’adresse surtout aux jeunes de 16 à 29 ans. Mais il n’y aucune limite d’âge maximale pour certains publics comme les travailleurs handicapés ou les apprentis devant impérativement obtenir un diplôme pour reprendre une entreprise ;
- contrat de professionnalisation. Ce dispositif de formation continue permet notamment aux jeunes de 16 à 25 ans de compléter leur formation initiale en obtenant une qualification professionnelle reconnue par l’État ou une branche professionnelle. Il s’adresse aussi à d’autres publics, comme les demandeurs d’emploi de 26 ans et plus par exemple.
Pour son étude, le Céreq s’est concentré sur les formations de niveau CAP à Bac +3 en apprentissage. Mais dans les faits, vous pouvez très bien suivre une formation de niveau Bac +5 (ex. : MBA, Mastère) en alternance. Et ce, aussi bien via un contrat d’apprentissage qu’un contrat de professionnalisation !
Alternance et CDI : que nous apprend l’étude du Céreq ?
Publiée en mai 2021, cette nouvelle étude du Céreq passe au crible toutes les différences entre les « scolaires » et les apprentis lors de leur première embauche.
Enseignement n°1 : les apprentis sont avantagés à plusieurs niveaux, qu’ils soient recrutés en CDD ou en CDI. En effet, tous types de contrats confondus, les apprentis ont nettement plus de chances d’obtenir leur premier poste dans :
- l’entreprise connue en formation par rapport aux scolaires ayant effectué de « simples » stages en entreprise. À noter que l’écart entre les apprentis et les scolaires varie selon le niveau du diplôme visé. Il est ainsi de 11 points pour le niveau CAP-BEP par exemple. Cela étant dit, l’écart le plus impressionnant revient au niveau Bac+2/Bac+3 professionnel : 46% des apprentis décrochent leur premier emploi dans leur entreprise d’accueil contre 28% des scolaires ;
- un emploi directement ciblé par leur formation, quelle que soit l’entreprise qui les embauche. Là encore, l’importance de l’écart varie selon le niveau de la formation. Il est particulièrement marqué pour le Bac pro, avec 69% d’apprentis obtenant le job qu’ils visaient contre 52% des scolaires. Soit un écart de 17 points !
Sans surprise, les apprentis ont également plus de chances d’obtenir un emploi ciblé au sein même de leur entreprise d’accueil ! L’écart est maximal pour le niveau Bac+2/Bac+3 professionnel (+14 points).
À l’inverse, la probabilité d’être embauché dans une autre entreprise ET à un poste non visé par la formation est bien entendu plus élevée chez les scolaires !
Focus sur l’avantage de l’alternance pour une première embauche en CDI
Dans un second temps, le Céreq se concentre sur les chances de décrocher son premier poste en CDI après une formation en alternance. Et force est de constater que les apprentis sont nettement avantagés par les entreprises ! En effet, cette étude indique qu’ils ont :
- environ 1 chance sur 2 d’être embauchés en CDI par l’entreprise connue en formation pour les niveaux Bac pro et Bac+2/+3 professionnel…. Contre environ 1 chance sur 4 pour les scolaires ! Dans l’immense majorité des cas, ils obtiennent un emploi visé par leur formation. Pour les CAP-BEP en apprentissage en revanche, les chances d’être embauchés en CDI par l’entreprise d’accueil sont légèrement plus faibles. Toutefois, elles restent bien plus élevées que celles de scolaires (43% contre 21%) ;
- également plus de chances de signer directement un CDI lorsqu’une autre entreprise les recrute. Plus la formation est élevée, plus l’écart se creuse avec les scolaires ! Cela va d’un écart de 2 points pour les CAP-BEP à un écart de 9 points pour les Bac+2/+3 pro ;
- entre 34 et 47% de chances d’obtenir un CDI pour un emploi visé par leur formation, quelle que soit l’entreprise. Alors que pour les scolaires les chances oscillent plutôt entre 22 et 31%…
Cela étant dit, même lorsque les apprentis acceptent un emploi non visé par leur formation, ils ont en moyenne plus de chances d’obtenir un CDI que les scolaires ! Seule exception à la règle : le niveau CAP-BEP où les apprentis et les scolaires sont vraiment au coude à coude (23% de chances pour les 2 catégories).
Alternance : une meilleure stabilité de l’emploi sur le long terme ?
Dans son étude, le Céreq souligne que débuter la vie active avec un CDI a des répercutions positives sur la suite du parcours professionnel. Cela diminuerait notamment les risques de se retrouver au chômage dans les 3 ans suivant la signature du premier contrat.
Les chances d’être toujours employé dans la même entreprise au bout de 3 ans sont également plus élevées. Elles seraient plus précisément multipliées par :
- 2,6 pour le niveau CAP-BEP ;
- 4,4 pour le Bac pro ;
- et 3,4 pour un Bac +2 ou +3 professionnel.
N’hésitez pas à consulter l’étude « Débuter en CDI, le plus des apprentis » pour connaître tous les détails !
Pourquoi l’alternance facilite-t-elle l’accès au CDI ?
Comme le souligne l’étude du Céreq, les entreprises d’accueil sont les premières à embaucher « leurs » apprentis en CDI. Ce qui n’a rien de très surprenant ! En effet, recruter un alternant à l’issue de sa formation représente beaucoup moins de risques qu’embaucher un parfait inconnu. Étant entendu que :
- l’employeur a constaté l’efficacité de l’alternant sur le terrain et sait déjà qu’il s’entendra bien avec le reste de l’équipe ;
- l’alternant s’est imprégné de la culture et des valeurs de l’entreprise durant sa formation. Sans parler du fait qu’il maîtrise les équipements de l’entreprise, qu’il connaît bien sa clientèle et ses produits, etc. Bref : il est 100% opérationnel !
Autant dire que l’entreprise a tout intérêt à l’intégrer durablement à ses rangs plutôt que de le voir partir chez un concurrent…
D’ailleurs, de nombreuses entreprises qui optent pour l’alternance sont d’emblée dans une logique de pré-recrutement. Beaucoup de grands groupes, notamment, profitent de l’alternance pour se constituer un vivier de jeunes talents. Mais des TPE/PME utilisent aussi ce procédé pour trouver leurs prochains collaborateurs !
Certaines entreprises vont même jusqu’à proposer des contrats d’alternance directement en CDI ! Dans ce cas, le contrat de travail se poursuit automatiquement à la fin de la formation. À noter que la loi autorise cette pratique aussi bien pour les contrats d’apprentissage que les contrats de professionnalisation.
Comment expliquer qu’une autre entreprise embauche un apprenti en CDI ?
Lorsque vous achevez votre apprentissage, retenez que rien n’oblige votre entreprise d’accueil à vous embaucher en CDI. Tout comme rien ne vous force à accepter son offre de CDI d’ailleurs… Fort heureusement, vous avez quand même de grandes chances d’être recruté(e) en CDI par une autre entreprise, comme l’a souligné le Céreq. Pourquoi ? Tout simplement parce que votre profil est plus séduisant et sécurisant que celui d’un étudiant « classique ». Gardez en effet à l’esprit que vous :
- avez accumulé beaucoup d’expérience professionnelle en parallèle de vos cours théoriques ;
- connaissez déjà très bien les droits et obligations des salariés ;
- avez pris l’habitude de travailler au sein d’une équipe, etc.
Sans parler du fait que votre entreprise d’accueil avait certainement de bonnes raisons de vous choisir vous plutôt qu’un autre lorsque vous avez signé le contrat d’alternance…
Autant d’éléments qui inspirent confiance aux entreprises, même si elles ne vous ont pas accueilli(e) durant votre formation ! Elles sont ainsi plus susceptibles de vous proposer directement un contrat à durée indéterminée.
Du côté des employeurs, la formation par apprentissage envoie
Etude Cereq, « Débuter en CDI, le plus des apprentis », mai 2021
le signal d’un individu déjà socialisé à la condition salariale, ayant accumulé de l’expérience professionnelle et déjà passé au tamis de la sélection au moment de son recrutement par l’entreprise formatrice.
Les autres avantages de l’alternance côté alternant
Si une formation en alternance vous aide à obtenir plus facilement un CDI, c’est loin d’être son unique atout ! Vous bénéficiez aussi :
- d’une formation gratuite. En effet, c’est l’OPCO (Opérateurs de Compétences) de votre entreprise qui finance votre apprentissage. Bien souvent à 100% ! Et en cas de financement partiel, le reste à charge incombe de toute manière à votre employeur… Bref : quoi qu’il advienne, vous n’avez rien à payer. Difficile de trouver une solution plus économique pour vous former ;
- d’un véritable statut de salarié. Avec tous les droits que cela implique (ex. : congés payés, arrêt maladie) ! Vous toucherez donc bien entendu un salaire, variable en fonction de votre âge et de votre formation. Pour en savoir plus n’hésitez pas à consulter notre article consacré aux salaires des alternants !
Cerise sur le gâteau : vous pouvez opter pour une alternance en digital learning si vous le souhaitez. Vous suivrez ainsi vos cours 100% en ligne. Le top pour :
- éviter des déplacements fastidieux ;
- vous organiser comme vous le souhaitez ;
- étudier à votre propre rythme !
Sans parler du fait que cette solution limite le risque de contamination en cette période de crise sanitaire…
Bon à savoir
Alternance en digital learning ne rime pas avec « isolement ». En effet, tout organisme de formation sérieux vous fournira un solide accompagnement. Visio, mail, téléphone : vous serez régulièrement en contact avec votre référent et le reste de l’équipe pédagogique. De plus, vous pourrez aussi discuter avec d’autres alternants via un forum mis à votre disposition. Profitez-en pour vous échanger des conseils et nouer des relations utiles pour la suite de votre carrière !
Si vous êtes intéressé(e) par l’alternance, c’est le bon moment de vous lancer !
Le saviez-vous ? L’alternance connaît un essor spectaculaire depuis les débuts de la pandémie. Les contrats d’apprentissage, notamment, enregistrent une hausse de plus de 40% dans le secteur privé en 2020 ! Surprenant dans ce contexte de crise économique ? Pas vraiment !
Sachez en effet que le gouvernement déploie des aides exceptionnelles dans le cadre du plan « 1 jeune, 1 solution ». Il offre ainsi 5000 € aux employeurs recrutant un alternant mineur et 8000 € pour un alternant majeur. Autant dire que beaucoup d’entreprises en profitent pour renforcer immédiatement leurs équipes et pré-recruter leurs futurs collaborateurs en prévision de la reprise !
A l’origine, ces aides devaient s’arrêter fin 2020. Mais le gouvernement les a prolongées jusqu’au 31 décembre 2021 ! Vous avez donc encore le temps de « surfer » sur la vague pour trouver facilement un contrat d’alternance.
D’autant plus que vous pouvez entrer en formation à n’importe quel moment de l’année si vous optez pour une alternance en digital learning !
Conseil bonus pour augmenter vos chances d’obtenir un CDI à l’issue de votre alternance
Si l’alternance constitue une voie royale pour s’insérer dans la vie professionnelle, vous aurez encore plus de chances de signer un CDI en optant pour un métier porteur !
Les métiers du e-commerce, notamment, sont très recherchés. Tout comme les métiers du webmarketing et de la communication digitale d’ailleurs ! Logique, étant donné que les entreprises se livrent une compétition farouche sur la Toile, pour séduire une clientèle de plus en plus « connectée ». Si ce phénomène a pris de l’ampleur avec la crise sanitaire, il avait commencé bien avant la pandémie… Et il n’est pas près de s’arrêter ! Bref : ce sont vraiment des métiers d’avenir.
Pourquoi ne pas envisager une carrière de community manager par exemple ? Indispensable pour développer la présence de l’entreprise en ligne, ce spécialiste des réseaux sociaux se charge notamment :
- d’animer les communautés de l’entreprise sur Facebook, Twitter et les autres plateformes sociales ;
- de nouer des partenariats avec des influenceurs ;
- de veiller sur la réputation de la marque sur le net, etc.
En pratique, différentes formations en alternance permettent d’accéder à ce métier, comme un Bachelor Community Management et Brand Content (Bac +3) en digital learning par exemple.
Autre métier porteur : le chef de projet digital. Celui-ci prend en charge la conception et la supervision d’un projet digital de A à Z. Des sites e-commerce aux applications mobiles, il peut gérer des projets très différents au cours de sa carrière. Là encore, si ce métier vous intéresse, vous pouvez envisager différentes formations en alternance. Pensez à un Bachelor en Gestion de Projet digital (Bac +3) en digital learning par exemple !
Cela étant dit, les entreprises recherchent de nombreux autres métiers du digital. N’hésitez donc pas à consulter nos fiches métiers pour vous inspirer. Vous pouvez également contacter nos conseillers si vous hésitez sur votre orientation !
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